Situé au cœur de la Vôge, terroir vosgien entre la plaine et la montagne, à 30 kilomètres au sud-ouest d’Epinal, La Vôge-les-Bains se niche dans la vallée du Bagnerot, affluent du Côney qui se jette ensuite dans la Saône puis le Rhône pour finir sa route dans la mer Méditerranée. C’est l’une des villes les plus septentrionales du bassin versant du Rhône, sur le 48° parallèle.
Le relief est vallonné ; les altitudes les plus basses sont à l’ouest, où le canal des Vosges vous mène vers Fontenoy-le-Château, fief historique de cette partie des Vosges et qui conserve le plus vieux donjon de Lorraine. On compte sur ce territoire de nombreux étangs et lieux-dits.
La gare de Bains-les-Bains se trouve au sud-est, à 400 mètres d’altitude, sur le territoire de la commune de Le Clerjus.
Longtemps, le bourg, aux confins de la Lorraine, se nomme Bain ; il devient Bains-en-Vosges au milieu du XIXe siècle puis Bains-les-Bains en 1892.
En 2017, la commune de Bains-les-Bains devient une commune nouvelle avec la fusion des communes de Harsault et Hautmougey et devient La Vôge-les-Bains.
LES ORIGINES ANTIQUES DE BAINS
Bas-relief sculpté par Philippe LEONARD en 2010, placé dans le Parc Artéria derrière le Bureau d’Information Touristique ; réalisé sur l’un des côtés d’une roche trouvée dans le lit du Fiarupt, affluent du Bagnerot, cet énorme bloc de grès était destiné à être débité pour servir à l’édification d’un pont sur la voie romaine (face au lavoir de la Place de la 2ème D.B.).
Anny Thouvenin, Adjointe au Maire au Patrimoine et à la Culture, a souhaité avec cette réalisation marquer dans la pierre les origines légendaires de la station : les troupes romaines venaient trouver ici des eaux propices à un rapide rétablissement ; cette tradition se perpétuera jusqu’au XVIIIe siècle.
ANTIQUITE
Les peuples gaulois des Leuques et des Séquanes, riverains de cette frontière naturelle entre Moselle et Saône, connaissaient sans doute l’existence des sources thermales mais ne les ont pas captées.
Ce sont les Romains, grands amateurs des bienfaits thermaux, qui les exploitent sans doute dés le Ier siècle de notre ère. Ils aménagent les premiers bassins à l’emplacement du Bain Romain actuel, sur la place éponyme.
Ainsi est née la station qui prend alors le nom de sa raison d’être : Balneum. Les médailles retrouvées enchâssées dans les fondations du Bain Romain attestent de cette occupation antique.
MOYEN AGE
Au Moyen Age, le bourg de Bain dépend du chapitre de dames nobles de Remiremont et son église, dédiée à saint Colomban (540-615), moine irlandais venu évangéliser la contrée, relève du diocèse de Toul (l’actuel diocèse de Saint-Dié n’est érigé qu’en 1777). Le bourg est placé sous l’autorité temporelle des seigneurs de Fontenoy qui contrôlent le territoire jusqu’à la Révolution française.
EPOQUE MODERNE
Si les thermes sont délaissés pendant la période médiévale, on doit leur renaissance aux ducs de Lorraine Léopold Ier et Stanislas Leszczynski au XVIIIe siècle. Les rues sont pavées, les établissements thermaux reconstruits, les premiers règlements d’hygiène apparaissent pour accompagner la réputation grandissante des eaux thermales qui égale, mais ne surpassera jamais, celle de sa voisine Plombières…
Le canton de Bains est créé sous la Révolution, évinçant par là l’influence de Fontenoy.
XIXe SIECLE
Sous l’impulsion du maire le baron Girard pendant la Restauration, la ville amorce sa métamorphose : création des premières promenades dans les forêts environnantes, modernisation de l’église, construction d’un hôtel de ville, dotation d’armoiries, le petit bourg rural devient une ville à part entière… Pour rappeler le passé antique de la ville, le Bain Romain est construit en 1845 à la place du Bain Vieux, oeuvre de l’architecte départemental féru d’art antique Louis Gahon.
En 1864, un décret de l’empereur Napoléon III déclare les eaux de Bains d’intérêt public. Le docteur Nicolas-Basile Bailly donne toute son énergie pour faire connaître les eaux de Bains à travers le pays. On construit alors un Hôtel des Bains attenant au Bain de la Promenade dans le style éclectique du XIX° siècle.
EPOQUE CONTEMPORAINE
L’action des docteurs Bailly, médecins des eaux, est relayée par le docteur Auguste Mathieu qui rachète la station thermale en 1904. Véritable bienfaiteur de la station, il modernise les thermes de la Belle Epoque avec une parure architecturale digne des grandes cités thermales : le Grand Hôtel, pourvu d’un ascenseur, aligne ses 150 chambres dont les couloirs communiquent directement avec les piscines du Bain de la Promenade. Il construit aussi un embouteillage en 1911 pour commercialiser l’eau vendue sous le nom de Source Saint-Colomban.
Les guerres mondiales viennent troubler cette activité florissante mais la famille Mathieu relève, vaille que vaille, les sites thermaux. Les parcs viennent agrémenter le séjour des curistes avec, en point d’orgue, le projet Potinière lancé à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Cette salle polyvalente d’inspiration Art Déco (1937), sortie de l’imagination de l’architecte vosgien Louis Poisson, accueille les curistes en journée pour se restaurer ou jouer au mini-golf construit sur le flanc de la colline du Bertramont, au tennis et, le soir, pour du cinéma, des bals, des pièces de théâtres, avec son décor de scène pourvu d’une large baie, qui vient se confondre avec les arbres du parc…
Les crises économiques des années 1970 marquent un sévère coup d’arrêt à la station. Le domaine thermal est vendu en 1987 à La Chaîne Thermale du Soleil. Bains-les-Bains devient alors la première station thermale des Vosges en fréquentation médicale, devant Vittel, Contrexéville et Plombières…